Gard : un parc photovoltaïque citoyen poussera à Aubais

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Porté par l’association Les Survoltés, ce projet, bien avancé, sera piloté par une coopérative. Elle gérera également la structure lorsqu’elle sera mise en service en 2015.


Ils ne veulent pas du gaz de schiste. Alors, lorsqu’ils ont entendu avec trop d’insistance le bruit sourd de la fracture hydraulique, ils ont choisi de se regrouper et de créer le collectif Territoires en transition Vidourle – Vaunage. Ensemble, autour d’une table, ces hommes et ces femmes ont réfléchi à l’avenir citoyen et responsable de leur village, de leur région, de leur pays… De la Terre ! Ils ont voulu trouver des réponses à la question : quelles solutions les citoyens peuvent développer pour se préparer aux deux défis que sont la raréfaction des ressources énergétiques fossiles et le réchauffement climatique ?  

Ancienne décharge d’Aubais

Ils ont travaillé sur les économies d’énergie, les circuits courts alimentaires, la qualité de l’eau, les médecines alternatives ou encore les énergies renouvelables. Jusqu’au jour où se baladant sur les hauteurs de Villetelle, Christian Mercier, un des adhérents du collectif, a vu un terrain adapté à l’implantation de panneaux photovoltaïques. Porté par l’association Les Survoltés, émanation du collectif Territoires en transition, ce projet citoyen est désormais bien avancé : « Ce terrain, qui n’est autre que l’ancienne décharge d’Aubais, est bien adapté. Ce n’est ni un terrain agricole ni un terrain constructible. Nous y voyons tout un symbole puisque ce terrain perdu va revivre autour d’une production énergétique. D’une erreur du passé, nous faisons une chance pour l’avenir. C’est un engagement militant », assure Christian Mercier. 

Consommation d’environ cent trente foyers

Dans quelques mois, un champ photovoltaïque de 245 kilowatts crête, posé sur plots et structure fixe, sera implanté. Sa puissance représentera la consommation d’environ cent trente foyers, hors chauffage électrique. Comment l’association Les Survoltés va-t-elle gérer cette structure qu’elle porte avec l’accord de la mairie d’Aubais ? « Nous allons le faire sous la forme d’une coopérative qui sera portée sur les fonts baptismaux dans quelques semaines. Ce mode de gestion permet à chaque personne d’avoir une voix. Si nous dégageons des bénéfices, une partie sera reversée aux citoyens qui ont investi dans le projet et une autre partie servira à financer d’autres actions et d’autres projets », font remarquer Christian Mercier, François Lavergne et Edouard Cuisinier, membres et animateurs des Survoltés.

« Développer un esprit de solidarité »

L’énergie produite à partir du parc photovoltaïque du Moulin à Vent sera consommée sur place. Ils y tiennent : « Si nous voulons que nos territoires se développent, encore faut-il que les mouvements financiers qu’ils génèrent y restent. Là, les citoyens ont la possibilité de développer une activité économique qui correspond aux besoins de leur territoire. Ils contribueront à la réduction des émissions de CO2, à la création d’emplois pour l’artisanat, à la relocalisation d’une partie de la consommation, à proposer des activités d’éducation à l’environnement auprès des citoyens, à faciliter les échanges entre les gens ou encore à développer un esprit de solidarité. » Les Survoltés ne font rien comme les autres : « C’est la première fois que l’électricité produite ne sera pas revendue à EDF mais à Enercoop. Cette dernière n’achète que de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables. Elle sera revendue à des particuliers ou à des collectivités territoriales. »

Désormais, l’association Les Survoltés et ses adhérents sont quasiment certains que leur projet de parc photovoltaïque ira au bout : « Le fait que la région Languedoc-Roussillon l’ait retenu nous laisse à penser qu’il ne peut en être autrement. »

Financement : trois leviers activés

Le financement du parc photovoltaïque d’Aubais (350 000 €) n’est bien évidemment pas encore bouclé. Pour parvenir à leurs fins, Les Survoltés ont activé trois leviers avec le souci que l’investissement soit financé majoritairement par les citoyens.

Ces derniers devraient apporter 200 000 € dans le panier. Ils interviendront dans le cadre de groupes d’investisseurs locaux de type Cigale : « Ils sont composés d’un maximum de vingt personnes. C’est intéressant car ils permettent une dynamique de groupe », assure Christian Mercier. Les citoyens interviendront également au travers d’Énergie Partagée : « Cette structure, qui collecte des fonds citoyens, peut intervenir à hauteur de 65 000 €. » Retenu dans le cadre d’un appel à projet sur le thème du développement des énergies renouvelables en Languedoc-Roussillon, le parc bénéficiera d’une subvention : « Chaque fois qu’un citoyen mettra un euro, la Région mettra un euro, avec un plafond à hauteur de 100 000 €. » Reste 50 000 €. « Nous voudrions que le projet soit le reflet de notre vie, de notre territoire. C’est la raison pour laquelle nous proposons aux collectivités territoriales, aux entreprises privées ou encore aux associations de participer au plan de financement », explique Christian Mercier. Déjà, des candidats ont sonné à la porte des Survoltés.

Jean Noté, Midi Libre

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